Au Japon, le haitôrei (l’édit d’interdiction du port du sabre) ne date que de 1876, ce qui reste assez récent et c’est cette proximité qui, selon moi, participe aussi à la fascination de tous. D’autant plus qu’il n’est pas rare de pouvoir admirer des lames ayant marqué l’histoire du pays dans la plupart des grands musées. Elles y sont d’ailleurs préservées en tant qu’oeuvres d’art.Je ne vais pas ici refaire l’histoire du sabre japonais, bien qu’il soit intéressant de la lire et que je vous y invite grandement. Là où je veux en venir, c’est au fait qu’il est donc important de respecter son sabre peu importe sa nature (iaito, bokuto, shinai, etc.) non seulement de par l’histoire qui lui est affiliée, en effet, le sabre japonais est d’abord une arme créée pour tuer. Mais aussi parce qu’il est l’outil qui va nous permettre de travailler et d’éduquer son corps. Il doit même devenir l’extension de son propre corps.
Ensuite, dans plusieurs exercices de notre école, il est question d’harmonie avec le sabre. Tant en Iaï qu’en kenjutsu. Il n’est d’ailleurs pas rare que nous proposions également des exercices de marche avec le sabre.
Bien que « s’harmoniser avec son sabre » puisse paraître abstrait et quelque peu ésotérique de prime abord, en travaillant pour y parvenir on peut ressentir une sorte d’aisance du fait, déjà, de l’utiliser sans effort en s’habituant notamment au poids de l’outil et à son équilibrage. Il sera ensuite possible de profiter du poids du sabre pour entraîner le corps. Et c’est grâce à l’outil que le mouvement est induit. Par exemple, nous pouvons donner une direction au sabre mais c’est celui-ci qui nous guide finalement.
Pour finir, je vous invite donc à pratiquer, toujours pratiquer et encore pratiquer pour que vous appreniez à connaître votre outil, pour que son poids et son équilibrage n’ait plus de secret pour vous et jusqu’à ce que le maniement du sabre vous paraisse naturel et agréable.
Pour faire écho au premier travail en iaï que nous vous avions proposé (cf : newsletter spéciale n°3), nous avons souhaité y revenir pour boucler la boucle et vous présenter quelques techniques d’iaï qui ont pour base le dégainage vertical (tatenuki).
Les conseils pour travailler les différentes techniques pour moi restent ceux exprimés dans la newsletter spéciale numéro 3, c’est-à-dire de profiter de la gravité ou du mouvement du corps pour laisser le sabre se dégainer sans tirer avec la main droite, de garder l’axe, le dos droit et les coudes vers le bas. Et si je devais rajouter quelque chose, je conseillerai de toujours veiller à apporter autant de soin au rengainage qu’au dégainage.