zantei

crédit photo: Romain Jacquot

Travailler ensemble

Sakamoto Ryôma, héros national au Japon, est un des hommes les plus connus de la fin de l’ère Edo. Sa notoriété n’est, par contre, pas basée sur ses faits d’armes, au contraire, il est plus connu pour avoir (en tant que médiateur) contribué à l’alliance des fiefs de Chôshû et Satsuma (pour l’unification du pays). Et pour avoir rédigé un programme en huit points qui servira de base à l’écriture du Gokajô no seimon (Le Serment impérial en cinq articles) utilisé comme ébauche de constitution au gouvernement Meiji.

Pour ce qui nous concerne, il apparaît que Sakamoto Ryôma était d’un naturel plutôt pacifiste. D’après lui, le kenjutsu serait un travail spirituel et émotionnel et ce travail spirituel serait aussi destiné à apprendre à mieux interagir avec autrui de manière pacifique. Pour lui, la pratique du sabre c’est écouter et essayer de comprendre l’autre. Et cette notion de respect mutuel serait indissociable de la discipline.
Ainsi, on peut y voir un apport mutuel entre les pratiquants quel que soit leur niveau. L’important est donc de garder une certaine ouverture d’esprit. En effet, autant les senpai doivent accompagner les kohai dans leur apprentissage, autant les senpai apprennent à être meilleurs pratiquants grâce à cet échange, chacun ayant des sensibilités et des ressentis différents selon les exercices et les disciplines. C’est pourquoi, la communication dans les deux sens est indispensable à la progression de chacun.

Dans cette idée, l’écoute de l’autre est le plus important, notamment dans l’étude des formes de l’école Shinkage Ryû. Effectivement, on considère que shidachi doit suivre chaque mouvement comme le miroir de uchidachi, ils doivent bouger en même temps. Mais également, uchidachi doit rester attentif et à l’écoute de son partenaire et savoir s’adapter suivant la personne qui se trouve en face de lui. Et ainsi à deux, à l’écoute l’un de l’autre, ils créent l’harmonie.
Par ailleurs, Yagyû Munenori écrit dans « Le Sabre de Vie » : « Avant même le combat, vous devez être préparé à l’attaque de votre adversaire et ne rien négliger.» Ce qui implique donc cette idée d’attention et d’écoute particulière de l’autre, aussi bien dans son langage corporel que dans l’intention du partenaire pour réagir au mieux.

En cette période compliquée où nous n’avons pas la possibilité de travailler avec les autres, il est important et même essentiel de garder cela à l’esprit quand on pratique (même seul).

Pour finir, je dirai que travailler ensemble c’est aussi le partage et l’échange, tant dans la pratique à l’intérieur du dojo, qu’en dehors de celui-ci. En effet, après chaque cours (et pas seulement dans notre école), il est de coutume de se retrouver pour prendre un verre. C’est alors un moment privilégié d’échange entre pratiquants pour partager les ressentis et les retours des uns et des autres sur le cours et même sur notre pratique en général et ainsi progresser ensemble.

Ludivine

Zantei Setetsu

Pour poursuivre dans l’étude des formes de Sangaku’en (de l’école Shinkage Ryû). Le thème central de cette newsletter sera la deuxième forme : Zantei Setetsu (trancher le clou, couper le fer).
Dans un premier temps, comme pour Itto ryodan, vous trouverez en vidéo ci-après la forme jouée par Alexis et Ludivine.

Dans un deuxième temps, nous vous proposons de travailler la technique:
Face à face en seigan, les deux partenaires se retrouvent au centre kissaki (pointe du sabre) contre kissaki, puis shidachi (celui qui fait la technique) crée l’invitation par l’ouverture de la hanche vers la gauche et en se vissant dans le sol. Ensuite, lorsque uchidachi arme, shidachi arme en même temps effectuant un taisabaki et abat son sabre qui touche la tête du partenaire en prenant le centre.

Ludivine

Pour vous aider, nous vous invitons à regarder la vidéo suivante:

Ikkajo

Ikkajo, présentée dans la vidéo ci dessous, est la première des cinq techniques fondamentales enseignées en aikijûjutsu. L’application présentée ici de ce principe est le pendant à mains nues de Zantei setetsu. En partant d’une garde de côté (mais à gauche cette fois-ci, contrairement à Itto ryodan), on reçoit l’attaque du uke en initiant un taisabaki et surtout, en gardant le centre avec ses deux mains. On complète ensuite, en même temps, le mouvement des mains qui tranchent ainsi que le taisabaki. Il est important de régulièrement travailler cette technique à une vitesse modérée afin de pouvoir enchaîner tous ses éléments de manière fluide.

Maxime