intention

crédit photo Alexis Ringenbach

L’intention

Ce terme, issu du latin intentio, « action de diriger vers », peut désigner : un dessein délibéré d’accomplir un acte, une volonté.

« Sans intention il n’y a pas de mouvement » j’ai entendu cette phrase prononcée par Hayao Miyazaki (grand réalisateur de films d’animation japonais) dans un reportage dans lequel il donnait cette directive à ses animateurs comme conseil pour améliorer leur travail et rendre réels les personnages aux yeux des spectateurs.
Pour moi cette phrase résonne aujourd’hui dans ma pratique du sabre dans le sens où l’intention est nécessaire pour effectuer chaque mouvement, chaque frappe, chaque attaque, et ainsi faire chaque coup comme le dit Masato-sensei « avec le cœur ».
Bien sûr, il est possible d’apprendre une technique en la décomposant, par exemple : « d’abord tendre, puis relâcher le poignet, entrer en tendant le bras visant l’oreille du partenaire… » Mais, ce qui fera la différence dans le ressenti de la réalisation, c’est l’intention. L’intention dans la réalisation de la technique par le tori mais aussi et surtout de l’intention dans l’attaque menée par le uke.
Ainsi, de l’intention mise dans l’attaque peut dépendre la réaction et la réalisation de la technique instaurant alors le dialogue entre les deux partenaires.

De même, dans une autre mesure, il est important de garder à l’esprit l’intention qu’on veut donner dans une frappe ou une coupe pour qu’elle devienne « réelle » même si elle est exécutée, seule, comme en iai. Il faut donc avoir en tête le mouvement en entier du début à la fin, le voir dans sa globalité et l’exécuter dans un seul temps. Si on y ajoute l’intention, le mouvement prend alors tout son sens dans son ensemble.
Si on réfléchit ainsi, on peut pratiquer le sabre sans sabre et s’exercer n’importe où, et n’importe quand.

Ludivine Longou

Variante de la frappe de base (travail des « deux piliers ») 

Depuis la garde Hassô, construisez un premier axe vertical sur lesquels sont alignés votre yûsen, votre genou et votre épaule gauches. Les omoplates sont bien sûr rapprochées, le buste ouvert, les épaules relâchées. Tirez aussi sur la fontanelle et le sacrum, le sabre est dressé tel un paratonnerre. Une fois cette posture maîtrisée, entraînez-vous à effectuer simultanément toutes les actions suivantes : engagez la hanche droite pour faire pivoter votre corps selon l’axe décrit précédemment, avancez votre pied droit au-delà du gauche, poussez sur les bras, déroulez vos poignets de sorte que le sabre se retrouve à l’horizontale au moment où l’extension des bras est maximale. Créez ensuite un nouvel axe yûsen-genou-épaule sur votre côté droit cette fois. Finissez de trancher en profitant de la gravité et en pivotant sur le second axe à l’aide de votre hanche gauche.

Le pied gauche n’avance ni ne recule tout au long de cet exercice, même s’il peut pivoter. Vous pouvez surveiller en permanence la trajectoire de votre kisaki (pointe du sabre) lors de la frappe, cela vous aidera à insuffler une intention à votre geste. Privilégiez la pratique de mouvements lents (mais toujours intenses) au moins 80% du temps. La rapidité viendra naturellement une fois que vous serez plus à l’aise avec cette technique. Dix répétitions par jour suffisent à progresser.

Note : Cet exercice peut être fait dans un couloir long de deux mètres. Si vous ne disposez pas d’autant d’espace chez vous, vous pouvez aussi vous exercer à ce mouvement sans le sabre.
Maxime

Pour cet exercice, nous vous proposons de visionner la vidéo ci-après en cliquant sur l’image ou sur le lien que vous trouverez au dessous :