La pagode du Temple Horyuji

Chères pratiquantes, chers pratiquants,

Bonne année!

Le temps passe et, en même temps, il reste en nous.
Je suis très heureux de vous annoncer que cette année est déjà la dixième année de notre petite école.
Le chemin n’a pas toujours été facile, il n’était pas plat, sûrement comme tous les chemins d‘ailleurs.
Mais, on est toujours là et on continue.
C’est vraiment grâce aux élèves qui ont choisi d’essayer ma méthode que cette école a pu démarrer ici.
Je tiens à vous remercier de tout mon coeur.
Dans la méthode traditionnelle japonaise, on n’explique pas par les paroles, on répète les formes du début et ce, jusqu’au bout. Souvent, on ne réfléchit pas sur celles-ci :
quelles sont les raisons, quels sont les buts qui nous poussent à répéter ces mouvements… etc…
Je sais que cette méthode porte de nombreux avantages, mais j’ose dire que ce n’est pas la manière idéale pour les pratiquants d’aujourd’hui, car, par cette méthode, peu de gens arrivent à un haut niveau, et les autres restent à un niveau peu remarquable.
Je préfère une méthode qui guide tous les pratiquants au meilleur niveau, et de surcroît, je voulais partager  »l’exquis des arts japonais » avec des chercheurs.
Mon maître d’Aïki, Yoshimaru Keisetsu, était un personnage qui a essayé d’analyser et d’exprimer le secret de cet art par la virtuosité de son maître Sagawa Yukiyoshi.
Il est décédé l’année dernière à l’âge de 83 ans après avoir rédigé son dernier livre  »Aiki no jutsu no kagaku » (La science des thermiques de l’Aïki).
Ici, dans mon école, j’exprime mon art par la langue française.
Le français est tellement difficile pour nous, les japonais, et à la fois tout à fait intéressant bien sûr.
L’origine du mot science est  »scier » et il se trouve que le français est une langue très utile pour analyser les choses, c’est une langue scientifique, il me semble.
Si vous apprenez un peu de japonais, vous trouverez que c’est une langue complètement opposée.
Dans la langue japonaise, on n’analyse pas, plutôt on saisit la totalité du sens à travers un ensemble vague et plein de marges.
C’est une langue intuitive, je dirai.
Avec le français, et avec les élèves francophones, effectivement, j’ai découvert un autre chemin pour approcher mon art.
J’ai le plaisir de faire des allers-retours entre les deux langues opposées.
Pour moi, elles fonctionnent comme SalveCoagula, DivisionUnification, ou simplement SaYu.
Notre école et ma méthode sont vraiment fabriquées, ici, en France, et elles vont encore se développer.
Cette année 2015, c’est notre anniversaire, nous allons organiser différents événements. Tout d’abord, il s’agira d’une conférence avec démonstration à la Maison de la Culture du Japon à Paris le 28 mars.
Ce sera le premier résumé de mon école.
Ensuite, un voyage au Japon, en novembre.
J’aimerais vraiment que vous en profitiez pour découvrir la profondeur de nos champs d’études et également la joie d’être dans la voie.
Joyeuse 2015 !
Masato MATSUURA