SAYU OU SOLVECOAGULA

Souvent les gens s’étonnent que nous pratiquions le Ken, le Nô et l’Aïki car ils considèrent que ce sont des arts très différents. Les pratiquants qui tentent les trois arts ont sans doute entrevu les cœurs communs.
Les rotations, les tourbillons opposés.
Sayu signifie gauche/droite, c’est le nom d’une forme fondamentale du Nô. Le mouvement tourne par la gauche (dans le sens des aiguilles d’une montre en japonais) et puis tourne par la droite (en sens inverse des aiguilles d’une montre).
Le principe de rotation est le cœur du Nô, ainsi que du Ken et de l’Aïki. On manipule le sabre selon Taïsabaki (la rotation du corps) et on s’unifie avec l’adversaire.
Dans le Nô, grâce à ces mouvements, on capte l’énergie du public et on la lui renvoie.
On procède ainsi à l’unification avec le public.
Encore : l’acteur dialogue avec l’espace même.

Sur la terre quand on tourne dans le sens des aiguilles d’une montre, cela représente la force centrifuge, l’énergie qui monte vers le ciel. La rotation inverse porte la force centripète, l’énergie qui redescend vers la terre.
C’est sans doute à cause de l’influence de la rotation et du magnétisme terrestre.

L’harmonisation des forces opposées, c’est l’essence de notre recherche.
Solve/Coagula (Dissolution /Coagulation) : un de mes amis, musicien baroque, m’a enseigné que c’était un des secrets de l’art hermétique.
Pour moi, c’est la même chose que le cœur de nos arts.

Rotations et spirales, c’est le mouvement de l’univers, de la terre et de la galaxie.
Notre corps, tel un microcosme peut donc s’accorder avec.

Bien ésotériquement !
Masato Matsuura